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 Jean-Baptiste Baronian

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Néo_Rhadamanthis
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Néo_Rhadamanthis


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Jean-Baptiste Baronian Empty
MessageSujet: Jean-Baptiste Baronian   Jean-Baptiste Baronian Icon_minitimeMer 20 Fév - 13:20

Dans ce bref recueil, 13 textes – comme le titre l’indique - rassemblés ; quelques-uns méritent tout spécialement de retenir l’attention du lecteur :

La Lumière bleue qui ouvre le recueil et Maison hantée qui le clôture semblent se répondre dans leur thématique : le personnage principal, en effet, est attiré dans un lieu en apparence abandonné (le grenier du collège Saint-Michel dans le premier cas, une maison dans le second) par des ombres ou un reflet pour y découvrir que les apparences sont souvent trompeuses.

Dans Le livre rouge, le narrateur, un agent immobilier, se laisse séduire par un livre à la couverture rouge qu’il découvre à la vitrine d’un bouquiniste; il l’achète à la jeune vendeuse et il constate, à peine rentré chez lui, qu’elle ressemble trait pour trait à Madame de Brinvilliers dont le portrait orne le livre.

L’Enfer d’une saison raconte deux histoires en parallèle : l’errance de Rimbaud dans Bruxelles, sa découverte du cabaret "Chez Henriette", rue des Boiteux où il se commence à écrire Une Saison en Enfer et sa rencontre avec l’imprimeur Poot qui va imprimer l’œuvre et, d’autre part, l’exploration que fait le narrateur, bibliophile averti, de la boutique abandonnée d’un bouquiniste de la place des Martyrs où il avait déjà trouvé des Harry Dickson.

On retrouve dans ce recueil les passions de Baronian : Bruxelles, les livres rares, les écrivains belges – en particulier les « fantastiqueurs », les boutiques de bouquinistes, notamment à la Galerie Bortier, sur la place des Martyrs, ou encore au marché aux puces de la Place du Jeu de Balle.

La plupart des nouvelles évoquent d’autres auteurs de littérature fantastique (Muno, Ghelderode, Ray…) que l’auteur a connu ou édité quand il dirigeait la fameuse et devenue mythique collection de littérature fantastique aux éditions Marabout ; c’est aussi assez récurrent dans l’œuvre de Baronian qui pratique une intertextualité qui relève de l’hommage à ses auteurs favoris. Ainsi en est-il lorsque, une nouvelle fois (rappelons-nous Lord John), l’auteur transforme Jean Ray en personnage de fiction, s’approchant au plus près de la manière d’écrire du maître du fantastique et du cadre gantois qu’il excellait à peindre.

S’agit-il toutefois de « fantastique » au sens que donne à ce terme un Todorov, par exemple? sans doute pas. Aucune épouvante ne frappe les héros des textes de Baronian, seulement, une inquiétude, un sentiment d’étrangeté qui relève davantage du « réalisme fantastique » au cœur de l’œuvre de nombreux écrivains belges. Les exemples en sont nombreux, qu’il s’agisse d’une coïncidence inexplicable comme le fait de se retrouver, dans un bar, face à soi-même: double, reflet dans le miroir ? on ne le saura jamais… ; d’un léger changement d’habitude dans une routine de vie bien huilée qui amène le personnage et sa femme à ne plus se reconnaître ; et on est proche alors de « l’absurde » tel que le décrit Camus ou du malaise qu’engendre la scène de reconnaissance dans La Cantatrice chauve d’Ionesco ; qu’il s’agisse encore de la confusion entre le domaine du réel – ou supposé tel – et de la fiction.

Ce recueil, court, est réellement une porte d’entrée exceptionnelle pour découvrir non seulement l’œuvre de Baronian (dont il ne faut pas exclure les textes écrits sous le pseudonyme d’Alexandre Lous, en ce compris ses chroniques dans Le Magazine littéraire) mais aussi les auteurs belges que sont Jean Ray, Michel de Ghelderode ou Jean Muno auxquels ces récits rendent hommage. C’est enfin l’occasion de découvrir de plus près l’importance du monde éditorial belge au XIXe siècle qui publia Baudelaire, Lautréamont ou Rimbaud alors qu’ils n’étaient encore que des « poètes maudits » pour reprendre l’expression de Verlaine.
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